Comme ces vieux feldwebels qui dodelinent au vent J’esquisse mes avenirs au souffle du printemps Qu’au for de mon éveil j’envisage sans toi Le chant de mes visions tourne comme ces cantates Qui résonnent souvent dans les grandes casemates Je dérive loin...

Aller sur une route Ecrasée de silence Sur le chant d’un grillon Un coquelicot se berce.. L’odeur de l’asphalte Et craquent les genêts ! Les nuages sont loin Les hommes disparus Je m’en vais seul au moins M’imaginant sourire Au seul bruit de mes pas Je...

Armoriques Ici en longues traînes Aux cimes apaisées Des vieilles montagnes mortes Le suaire des brouillards Chevauche les croupes anciennes Affligées sous le dais Figées dans les granits Ne viennent que des landes Qui se colorent d’ennui Brunies par...

Isobares La course des tempêtes s’enroule sur ton cœur Ces dépressions d’hiver que fabrique l’Océan Voilà qu’elles t’abandonnent aux heures de tes vingt ans Le ciel est ainsi fait sous nos sombres hémisphères Ces dépressions d’hiver que fabrique l’Océan...

Les terrils en chaos moutonnent sous la pluie Des chevalements rompus dodelinent en grinçant L’anthracite des schistes illumine le temps Et des genets vengeurs s’égrènent en chevelure Etouffant l’abandon des perrières stériles Ardoises J’étouffe d’amertumes...

Routiers Je scrutais l’infini au fil de longues routes Prisonnier des machines qui traversaient la nuit Sur ces rubans d’asphaltes qui striaient le pays Horizons d’autoroutes, désespoirs linéaires Se dénouaient alors d’immobiles voyages Aux rêveries interdites...

Je suis resté là bas assis auprès du banc Celui de mes sept ans Après midis d’été parfumés de résines De fraîches grenadines Vieux jouant aux palets en picolant un peu Et mamans qui cancanent Je regarde cet arbre Qu’on ne pouvait gravir Parce qu’en ces...

Banc S’arrêter sur un banc et désaxer la vie Par devant : l’avenir, adossé au passé Sourire au ciel profond, les pieds dans le gravier Et contempler ma course un instant qui s’arrête Un banc comme ces cairns, parsemant le chemin Aux silences d’une pause...

Ce que je n’eus jamais Et que je ne sais rendre : « Douceur » Et pourtant désormais En homme bon je m’engendre De la taille c’est l’heure Sur ce buisson ardent Pour quitter cet hiver Où j’errais si souvent Donnerais-je récolte ?

Europes Sous des ciels d’étain une pluie désespère D’absurdes maisons borgnes aux charpentes brûlées Dans ces chemins de guerre sarclés d’heures immobiles Où l’espoir s’enlise comme les gouttes chagrines Elles transpercent les flaques emplissant les ornières...