Brinquebalances
Le plus heureux des hommes, autant qu’on puisse l’être en somme.
Là-bas dans la Cévenne il y aurait un mas, un ruisseau nourrisson, puis une chaise à l’ombre. Par là vers les vallées qui scindent vers la plaine, la chanson des carreaux dans une suie solaire. Une complainte d’essieux claquemurés de rails.
Il y aurait aussi, en de noires assises le souffle des trépans arrachant l’anthracite, et l’ocre des frontales dévisagerait les faces de tous ces Polonais aux pupilles brillantes. Le vent des longues tailles errant entre les roches chercherait le chemin des bures d’aérage.
Les rayons des molettes tournoyants sous le ciel tromperaient le regard en tournant à l’envers. Et la fuite des câbles, attelés sur les cages, serait comme le fouet scintillant le silence. Hiérarques de l’endroit, chevalements de fer.
Brinquebalances
La langueur d’une rue au bas de ma fenêtre, l’oppression d’un orage
Passeront tout à l’heure les troupeaux du labeur
Ils montent vers les puits, décorums d’envers de combes grésillantes
La salle des pendus, la valse des chaudières
Les cages inquiétantes enfournent les bonshommes vers d’étroites voussures où dandinent les trains Débordants d’anthracites
Elles portent vers l’obscur leurs destins malhabiles
Brinquebalances d’essieux
Un refrain de ferrailles
Ces laborieux dimanches où mon destin se panse, gambergeant sous les tuiles nos attentes futiles
La rumeur d’un orage et l’estoc des gouttes que l’argile évapore
Une faune pittoresque envahit la torpeur d’un sommeil accablant
Et je rêve souvent, de ces anciens printemps
Au pollen de ta langue
A mes heures qui tanguent.