Carnac en Novembre
Carnac en Novembre
Assourdissantes automnes vaporisant la terre. Les bruines monotones enfument les landiers et des gouttes d’étain condensent tout soudain aux pointes de l’ajonc.
S’en allant en cortège sous les arcs du temps, le bagad de pierre sonne la marche immobile.
Viennent alors les bannières de ciels dévastés, dépressions de l’hiver.
Sous grands fonds de Novembre l’averse régulière délite les dolmens, tandis que sous les tables digérées par la terre, fémurs s’amoncellent en forêts de misères.
En ces mornes lisières les jours éreintés connaissent la torpeur.
Mégalithes atones, élevées par les hommes pour éteindre la rage de leurs cendres de guerres.
L’Armorique les porte en dérives terrestres
Aux failles de Lanvaux où ils s’engloutiront