le train du Covec
Algérie Française
C’est au train du Covec qu’est parti Brazillec
Petits chemins de fer, démesurés destins
Passerelles grondantes, rivières incertaines
Calfeutrant les villages d’univers assommants
Les sonnettes gredines annonçant les barrières
En deviennent ténues au large du convoi assaillant la campagne
Et la pluie des bourgades s’évapore enfin quand la ville s’en vient
Un monde de rumeurs où s’esclaffent les hommes
L’échappée d’un express, heures interminables
Engeances méridionales bercées de hauts parleurs
Un chemin de Mistral au loin des péninsules
Tout à l’heure sur un quai aux allures d’estacade
Les soldats harnachés passent dans l’écoutille
D’un paquebot ventru sur le chemin d’Alger.