NOTRE VIE COMME UN LAC
Les ombles chevalier languissent sous la glace
D’un lac sourcilleux a l’infinie surface
Ils se terrent dans le froid au ventre d’un hiver
Rêvant dans le tombeau de cet ancien cratère
Je m’en vais sur l’entour de l’antre circulaire
Avec pour couvre chef un astre laminaire
Dans le suaire des neiges, s’engloutissent les traces
D’un passage soudain qui pour toujours s’efface…
Il y a longtemps déjà, je passais contre toi
Avant que ne s’en viennent les brisures du temps
Il fût question d’enfants, qui n’arrivèrent pas
D’un amour transitoire déporté par le vent
Des hivers ont passé sur nos destins figés
Nous n’eûmes pour Avril que ces gels tardifs
Qui brisaient les bourgeons d’existences altérées
Dans ce petit cimetière ombrageux sous les ifs