c'est un matin d'eaux claires
Réveil
C’est un matin d’eaux claires
Et les virgas de l’ombre mangées par les ruisseaux s’étirent sous les monts
Un orangé de laudes caresse les essarts, que des hommes hirsutes jardinent en maugréant.
Une cloche au matin, résonnantes vallées, le jappement des chiens
Des fumées chandelières aux cheminées de forges, un immobile été
Les fragrances du coke, petit bassin houiller, confins de Margeride
Le chemin de Marsanges, les camions de Lebrat
L’étoupe du travail jointoyant la misère.
C’est un matin d’eaux claires où nagent les farios que d’anciens ouvriers capturent sous les roches
Ils cheminent affairés sous chape de silence, en se hélant parfois aux détours des sentiers
Une simple journée qui s’en revient encore, d’amples années d’usines bercées par les sirènes.
Les fournées de pain blanc parfument de levure les ruelles étroites
Et les chats s’en retournent de leurs pas imbriqués
Danseuses fatiguées.
Arriveront l’azur, la chape de Juillet, le parfum des légumes alignés sur l’étal
Des femmes en fichus, sous leur vies monotones viendront un peu plus tard.
Historiettes infimes, allant à l’avenant picorées de tristesses …
La farine des jours recouvre les horloges d’une gare aux aguets, institution notoire dispendieuse de rêves
La cime des forêts flamboie sur les adrets, les volets que l’on ouvre…
Un cristal de silence précède la torpeur
C’est un matin d’eaux claires, encombré de massifs que les hommes trépanent.
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