Vitré rue pasteur, été 66
Inoubliables étés
Un gros camion pansu passe égayant la rue
Des gamins caracolent.
Et madame Gardan
Épicière avenante, qui tient l’économique
Sourit aux hirondelles.
Elles zézayent le ciel
D’inoubliables étés
La rivière ronronne passant dans les turbines
Du grand moulin d’ici, qui construit la farine.
Empilée dans des sacs.
Petits hommes en béret, mégot vissé au bec
Les roulent en jurant, sur des diables grinçants
Ils grésillent l’enfer
D’inoubliables étés
A l’horizon de la rue, les rubans d’une scie
Cicatrisent les planches.
S’y entassent les boîtes qu’on fait aux indigents
Abrités à l’hospice, vivants comme des enfants
Ils bégayent amers
Inoubliables étés