Mam goz
Mam goz
Voilà Mam goz partie, se vautrer sous la terre
Et nous voilà marris avec nos mains qui pendent
Les poules sont inquiètes, qui va s’en occuper ?
Et le frère un peu fol, qui va le consoler ?
La vieille, elle doit bien rire, là bas avec l’ankou
En funestes tavernes parfumées par la suie
Cendre de nos misères où s’enflamment nos haines
Recluses depuis toujours en ces tristes villages
Elle nous a fait treize, de bien vils apôtres
Fantôme de calvaires, exsangues sous la pluie
Le père ne parle plus depuis la maison vide
Et les femmes sont rares en nos vieilles patries.
Tout à l’heure sous l’averse, au cimetière nous irons
Marchant derrière l’arsouille attifé de soutane.
Dans les flaques de boue, de nos sabots l’étrave
Donnera la cadence à l’insigne convoi.
Mam goz : grand-mère en Breton
Ankou : la mort